On entend souvent que les chênes doivent attendre longtemps avant de capter des quantités substantielles de CO2. Ce n'est pas tout à fait vrai.

Dans les études universitaires, on compare de façon extrêmement théoriques, le CO2 capté d'un chêne au CO2 capté par un pin.

Le pin gagne car au bout de 10 ans, il est capable de séquestré plus de CO2 qu'un chêne du même âge.

On pourrait donc en déduire que les chênes sont moins efficaces pour séquestrer le CO2.

En réalité, c'est exactement l'inverse

Car c'est faire abstraction de trois éléments fondamentaux:

• la durée de séquestration théorique du CO2,
• la densité
• le risque de "libération anticipée".

Durée de séquestration théorique

Le chêne séquestre lentement mais pour longtemps. Le pin séquestre vite, mais pas pour longtemps.

Densité

Ce sont les glands qui font pousser les chênes et un chêne pond de nombreux glands. Ils peuvent pousser à 10 sur le même mètre carré, ce qui compense le fait qu'ils poussent lentement car cela multiplie la quantité de CO2 séquestrée collectivement dans les 10 premières années.

Risque de libération anticipée

C'est le vrai sujet. Les arbres sont-ils destiné à être coupés ? Quelle est la probalité qu'ils brûlent dans un incendie causé  par la sécheresse (fort pour les pins bordelais, faible pour les chênes du Perche) ? Qu'adviendra-t-il des chênes à la mort de leur "papa", c'est à dire moi ? Les projets sérieux de séquestration vendus doivent se projeter sur 50 ou 100 ans, c'est à dire bien après la mort de leurs initiateurs.

Dans mon cas, ils ont un deuxième papa, mon premier fils 8 ans qui les protègera, je pense. Avec un peu de chance mes chênes séquestreront leur CO2 jusqu'à leur 80 ans, ce qui est déjà un bon score. Et peut-être, avec beaucoup de chance vivront-ils 300 ou 400 ans (ce qui est impossible pour un pin sylvestre). Quoi qu'il en soit, je ne comptabilise qu'un kg de CO2 par chêne séquestré en moyenne par an (une startup spécialisée dans la vente d'arbres "séquestrateurs" en compatibiliserait 30 à 50 fois plus (car leurs clients sont incapables de raisonner avec la bonne échelle de temps). Ceci étant posé, c'est par le plus grand des hasards que je suis tombé sur l'une des espèces qui séquestre le mieux (cad le plus longtemps) le CO2.