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L'impact écologique de l'intelligence artificielle

Une nouvelle étude, réalisée par DigiPlex, montre à quel point l’impact environnemental des datacenters devient une préoccupation majeure. Selon un article paru dans Independent en 2016, en 2015, tous les centres de traitement de données dans le monde utilisaient 416,2 térawattheures d’électricité, soit bien plus que la totalité de la consommation totale de la France.

Il est intéressant de noter que la dernière fois que cette étude de Digiplex a été réalisée en 2016, la «durabilité» figurait tout en bas des difficultés rencontrées par les entreprises dans leurs data centers. Aujourd'hui, la durabilité est la quatrième préoccupation majeure des data centers. derrière l'énergie, les coûts d'exploitation et la sécurité.

Cependant, s’il est vrai que les chefs d’entreprise sont réellement intéressés par les data centers économes en énergie, il est difficile de comprendre s’ils se donnent les moyens de réduire la consommation d’énergie des data centers. DigiPlex a constaté que 60% des entreprises interrogées n’étaient pas certaines des pays dans lesquels leurs données étaient stockées - un chiffre ahurissant compte tenu de l’impact potentiel sur la valeur ou l’empreinte carbone d’un data center.

Les datacenters affichent désormais la même empreinte carbone que le secteur de l’aérien. Mais surtout, elle est en progression : l’énergie utilisée par les data centers double tous les quatre ans, selon Ian Bitterlin, professeur à l’Université de Leeds.

Collaboration

Dans le rapport Green IT 2017 de Greenpeace, de nombreux acteurs du secteur ont été instamment encouragés d’engager beaucoup plus d’efforts dans l’augmentation de l’efficacité énergétique des data centers. Dans le même temps et paradoxalement, leur rapport donnait de bonnes notes aux grandes entreprises ou aux «hyper-scalers», tels que Google, pour leur adoption ou les énergies renouvelables.
Roel Castelein, directeur du service clientèle de The Green Grid, a déclaré à l'époque: «Le rapport de Greenpeace est un bon indicateur du fait que s'il existe une nette mobilisation en faveur d'une amélioration de la consommation énergétique des data centers , il n’existe pas de coordination : chacun travaille dans son coin. C’est, en quelques sortes, l’opposé de l’esprit Open source. Google, Facebook et Apple innovent beaucoup, mais leur capacité à préconiser de telles mesures commence à influencer le reste du secteur, restent faibles.

Naturellement, les petits fournisseurs peinent à respecter leurs engagements en matière d’énergie renouvelable, et pas seulement à cause du manque de ressources financières. Les hyper-scalers comme Google ou Facebook construisent souvent leurs installations dans un souci d'efficacité énergétique et choisissent par conséquent des emplacements offrant le meilleur accès aux énergies renouvelables. À titre d’exemple, les pays nordiques ont connu une popularité croissante dans le secteur des data centers en raison des vastes ressources en eau et en énergie thermique qui peuvent être réutilisées.

Ce type de stratégie est difficile (voire impossible) à mettre en oeuvre lorsqu'une entreprise a besoin de ses données à proximité de son entreprise et de ses clients.

Les gouvernements peuvent souvent offrir un soutien lors de l'adoption d'énergies renouvelables, généralement en réunissant des fournisseurs d'énergie et des opérateurs de data centers. Alors que de nombreux hyper-scalers entretiennent des relations durables avec les fournisseurs d’énergie, les gouvernements peuvent aider à combler cette lacune des petites et moyennes entreprises.

Combiner cela avec des incitations fiscales permettrait de garantir que les entreprises incluent une énergie renouvelable et poussent vers des objectifs à plus long terme.

Qu’en est-il de la situation en France ?

Raphaël Richard du centre de formation à l'intelligence artificielle 24pm, "depuis 2010, les nouveaux datacenters d’OVH n’ont plus recours à la climatisation. La solution « 30 % d’aircooling + 70 % de water-cooling = 0 % de climatisation » est déployée dans tous les nouveaux data centers. Elle a permis de considérablement réduire la facture d’électricité, si bien que l’électricité représente aujourd’hui seulement 10% du coût de fonctionnement global des datacentres.

Mais les hébergeurs de données sont loin d’être les seuls responsables. Les start ups et entreprises qui développent les applications doivent adopter une démarche éco-responsable : à quoi cela sert-il qu’un data center optimise sa consommation d’énergie, si les applications qui y sont hébergées ne servent à rien d’autres qu’à faire passer du temps devant des écrans à des utilisateurs desoeuvrés ? Si l’on prend l’exemple des réseaux sociaux, les product managers n’ont pour seule obsession que le nombre de connexion, la fréquence d’utilisation de leur application et l’affichage de publicité. Peut importe la qualité des contenus qui y sont produits et diffusés, seule compte l’audience. Et, là, pour l’environnement, c’est la double peine : des écrans de smartphones qui consomment, consomment, consomment et des data centers qui tournent pour faire tourner l’applicaiton.

Du coup, c’est peut-être à nous les utilisateurs finaux, les fameux end users des business plans que revient le choix final : décidons de nous abrutir devant les écrans en consommant des séries américaines, des contenus racolleurs partagés sur les réseaux sociaux, en diffusant notre 150ieme selfie pour remporter le titre de celui qui parait de l’extérieur le plus heureux ou bien décidons nous de faire un usage responsable des écrans : responsable pour nous, à qui les écrans volent 20% de leur vie (cela représente 10 ans par personne) et responsable pour l’environnement.

D’ailleurs, cette réflexion s’appliquent aussi bien à ce que nous faisons en tant que personne qu’en tant que professionnel.

En tant que pro :
-    Parvenons nous à limiter le temps que nous passons devant Twitter ou Linkedin
-    Parvenons à résister au titre d’articles racolleurs qui dont le contenu sonne creux ou à nous concentrer sur les contenus vraiment utiles ?

Quelques conseils pour les professionnels en général

  • Ne pas passer plus de 30 min/jr de votre temps de travail à vous informer
  • Ne pas passer plus de 30 min/jr de votre temps libre à vous informer
  • Passer 30 min/jr de votre temps de travail ou libre à vous former sur internet
  • Concentrer votre temps de travail sur la production

Quelques conseils pour les professionnels du digital

  • Identifier clairement les sujets qui vous sont vraiment nécessaires et ne pas suivre les infomodes sur Twitter
  • Suivre un mentor US et un mentor français
  • Vous abonner à 5 newsletter en français et en anglais pour avoir de l’information de qualité fastcompany.com, redherring.com,

Quelques conseils pour les créateurs d’entreprise

  • Identifier 5 entrepreneurs ayant réussi et ne suivre qu’eux sur Twitter
  • S’abonner aux newsletters de 5 sites sur la création d’entreprise et la gestion
  • Eviter Facebook durant les heures de travail
  • Ne pas se connecter sur son fil d’actuatilité Linkedin plus de deux fois par jour et valider les demandes de mises en contact deux fois par semaine